La parole est au centre de l’invention démocratique. La démocratie, c’est le “régime de la parole”.
La parole démocratique dépend de trois conditions :
– qu’elle s’articule autour d’une évolution langagière qui institue une distinction stricte entre l’émotion, l’opinion, la description.
– qu’elle fasse vivre une disjonction entre l’intériorité, lieu de la liberté individuelle, et la socialité, lieu d’exercice de l’intérêt collectif
– qu’elle se déploie dans un contexte où elle puisse jouer son rôle de pacification des moeurs
Les évolutions actuelles de la modernité (retour de la violence, régime de la peur, mélange des genres, réseaux sociaux sans régulation, fétichisme de la “communication”) permettent-elles un réel exercice de la parole démocratique ?
Professeur émérite à l’Université de Strasbourg (Anthropologie de la parole et de la violence).
Directeur de l’observatoire de la vie politique en Alsace (ovipal.com).
Administrateur national de la Croix-Rouge française.
Auteur de nombreux ouvrages dont :
Une brève histoire de la violence, JC Behar
Eloge de la parole, La découverte
La parole manipulée, La découverte
Ancien rédacteur en chef des DNA
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